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  Des vortex aux pôles de Saturne
 
Des vortex aux pôles de Saturne

Publié le mercredi 3 janvier 2007. 

Après Venus, c’est au tour de Saturne de rejoindre le club des planètes possédant des vortex à ses pôles. L’existence de telles formations dans l’atmosphère de Vénus est connue depuis vingt-cinq ans, depuis les observations du pôle Nord de la planète effectuées par la mission Pioneer de la NASA. Plus récemment, la mission Venus Express menée par l’ESA, devait vérifier si un vortex existait également au pôle Sud ; et c’est effectivement le cas.

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Le vortex au pôle Sud de Saturne, observé par la sonde Cassini (fausses couleurs).
Crédits : NASA/JPL/Space Science Institute/University of Arizona

Ces vortex ne sont pas à confondre avec des ouragans. Ces derniers sont principalement provoqués par des montées d’air humide dans l’atmosphère, et requièrent l’aide de la force de Coriolis [1]. Les vortex polaires eux, sont créés par une zone de faible pression atmosphérique située à un point de rotation d’une planète (autrement dit un pôle géographique). Loin d’être surprenants, ils existent sur toute planète possédant une atmosphère, y compris la Terre.

Ce qui rend Vénus si spécial est que ses vortex présentent deux yeux. Cette structure inhabituelle reste encore mal expliquée aujourd’hui. La force de Coriolis ne peut jouer là aucun rôle : la planète effectue une rotation sur elle-même en 243 jours terrestres, ce qui est beaucoup trop lent.

Il y a peu, la sonde de la NASA Cassini-Huygens a observé un vortex énorme au pôle Sud de Saturne, provoquant des vents de plus de 550 km/h. La structure s’enfonce en tourbillonnant sur plus de trente kilomètres sous la surface de la planète, permettant à la sonde d’observer ses strates gazeuses plus profondément que partout ailleurs. Une analyse spectrométrique infrarouge a établi que l’atmosphère est plus chaude d’environ 2°C près du pôle, ce qui vient corroborer des observations précédentes effectuées par le télescope Keck 1 situé à Mauna Kea, sur l’île de Hawaï (USA). Selon les chercheurs de la NASA, ce réchauffement serait dû au ralentissement et à la compression des gaz provoqués par le vortex.

Ces nouvelles observations permettront peut-être de lever le voile sur les mécanismes responsables de ces vortex ; notamment, le rôle des saisons sur la météorologie des pôles reste à déterminer. Ces travaux amélioreront notre compréhension du comportement de l’atmosphère et des processus à l’origine du climat d’une planète ; ce type de modèle pourra également être appliqué à la Terre.

 
 
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