L'encyclopédie des Sciences
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En introduisant la mécanique nous faisons enfin, après une longue incursion préalable et obligatoire dans la mathématique, nos premiers pas dans le domaine de la physique théorique... version simplifiée...

Comme nous l'avons déjà dit, la physique est donc une science fondamentale qui a une profonde influence sur toutes les autres sciences et sur la société humaine et qui a pour objectif d'expliquer le comment et non le pourquoi (voir l'introduction du site pour plus de détails). Les futurs physiciens et les futurs ingénieurs ne sont ainsi pas les seuls qui doivent avoir parfaitement compris ses idées fondamentales, mais tous ceux qui envisagent une carrière scientifique (y compris les étudiants qui se spécialisent en biologie, en chimie et en mathématiques) doivent avoir acquis la même compréhension.

Le but premier de ce site, nous insistons..., est donc de donner à l'étudiant une vue unifiée de la physique en présentant ce que nous pensons être les idées fondamentales constituant l'essentiel (minimum minirum) de la physique théorique contemporaine.

Jusqu'à présent, la physique est enseignée comme si elle était une juxtaposition de plusieurs sciences, plus ou moins bien reliées, mais sans aucun réel souci d'unité. Nous avons rejeté ce mode de présentation (pour l'avoir subi pendant nos études) et avons opté pour une présentation logique et unifiée en faisant au besoin à chaque fois référence à un chapitre du site qui contiendrait les démonstrations des outils mathématiques utilisées ou d'une autre théorie physique sous-jacente.

Ce site diffère des supports habituels de physique enseignées à l'université non seulement dans sa conception mais aussi dans son contenu. Nous y avons inclus des sujets fondamentaux que nous ne trouvons pas dans la plupart des cours de physique générale et les avons (très) soigneusement développés et démontrés tout en présentant pédagogiquement et rigoureusement dans la section de mathématiques du site, les outils nécessaires à leurs développements.

Nous insistons sur le fait que tout étudiant devrait connaître les bases de la logique, l'arithmétique, l'algèbre, l'analyse vectorielle, le calcul tensoriel, le calcul différentiel et intégral et la géométrie analytique et différentiel avant toute étude des phénomènes physiques ceci afin de travailler avec rigueur et toute la compréhension nécessaires aux raisonnements mathématiques qui vont être introduits à partir de maintenant (les mathématiques sont les fondations de l'immense édifice de la physique théorique). Effectivement, pas un des outils ou résultats mathématiques présentés jusqu'à maintenant ne sera pas utilisé dans ce qui va suivre.

Rappelons tout de même que la "physique" est donc la "science exacte/déductive" qui s'occupe de modéliser mathématiquement au mieux les phénomènes naturels, aritificels, observables ou non-observables. En de plus brefs termes, nous pourrions parler de description de la "réalité" (quant à savoir s'il s'agit de la réalité sensible ou vraie...).

Lorsque nous voulons prédire ou décrire un phénomène physique concret, nous pouvons généralement passer par un modèle analytique où les différentes grandeurs sont exprimées par des indéterminées (valeurs abstraites) et les lois de la physique par des fonctions, dans la mesure où elles sont connues (le cas échéant, nous pouvons faire une hypothèse et la tester). En mettant en équation un phénomène physique, nous traduisons la réalité en une expérience mathématique, virtuelle, selon certaines règles. Nous procèdons à une simulation de la réalité portée sur des grandeurs exprimées.

Les différentes "lois" sont élaborées historiquement très souvent sur des faits d'abord empiriques et sont vérifiées expérimentalement par la suite (voir la méthode hypotético-déductive dans le chapitre de théorie de la démonstration). En admettant que ces lois soient valables dans le contexte, nous pouvons donc nous attendre à ce que l’expérience mathématique soit en adéquation avec les faits expérimentaux attendus (ou inversement). Bien sûr, une expérience virtuelle n'est pas réelle et ne saurait exprimer la réalité dans toute sa subtilité. Ce n'est qu'un modèle ! Il est donc clair que la prédiction d’un phénomène physique peut diverger des faits expérimentaux réels..

Remarque: Il convient peut-être de rappeler (faute d'un abus ou d'une mauvaise compréhension que nous retrouvons trop fréquemment sur les divers forums de l'Internet), qu'une "expérience scientifique" est un travail pratique de l'étude d'un phénomène qui est reproductible (par des groupes de chercheurs indépendants) et dont le nombre de reproductions est suffisamment élevé pour s'assurer que les erreurs (écarts-types) sur les mesures deviennent négligeables.

Il convient aussi de préciser que la plupart des modèles théoriques que nous allons exposer sur ce site et qui font usage de l'analyse vectorielle peuvent êtres récrits avec les outils de l'analyse tensorielle et basés sur un raisonnement propre au formalisme Lagrangien (voir chapitre de mécanique analytique pour ce savoir ce qu'est cela...). Or, ces dernières méthodes ne peuvent êtres facilement utilisées pour une introduction simple à la physique car elles demandent des efforts supplémentaires de la part du lecteur et beaucoup plus de papier (souvent en tout cas) et de temps pour les mêmes résultats. Cependant, et nous y reviendrons, ces méthodes sont aujourd'hui incontournables et de première importance dans les différents domaines de la physique moderne comme la mécanique des fluides, la relativité générale, la physique quantique des champs, l'analyse de systèmes chaotiques et bien d'autres.

Avant de commencer notre étude des phénomènes physiques, il nous faut définir les concepts sur lesquels se base la physique théorique. Ainsi, nous verrons dans l'ordre que :

- L'être humain a créé un système d'unités de mesures et de dimensions de bases, dont les grandeurs représentatives sont arbitraires à un coefficient près, propres à identifier chaque phénomène physique de façon simple

- Certains concepts indissociables de la vision de notre environnement nous amènent à poser des hypothèses et des principes (à postuler quelque chose donc..) qui sont relatifs à notre réalité sensible tout en étant transposable à tout autre réalite de ce type.

- La physique fondamentale nous amène à considérer les fondements de la nature en tant que concepts mathématiques abstraits. Ainsi, notre observation commune nous donne une vue concrète mais abstraite de l'Univers alors que la physique théorique nous en donne une vue concrète mais abstraite.

Nous pouvons alors êtes amenés à nous poser cependant la question suivante : les faits déterminent-ils quelle théorie est vraie ?

En observant la nature, nous pouvons constater des faites : ce sont des données que nous ne créons pas. Les astronomes par exemple, constatent la position des objets célestes. Nous comprenons un fait dans la mesure où il apparaît comme la conséquence de l'ordre des choses décrit par une théorie. Mais les théories gardent toujours le statut d'hypothèses : même lorsqu'une théorie s'accorde avec l'ensemble des faits observés, cela ne prouve pas qu'elle soit vraie. En effet, il existe toujours une infinité de théorie possibles qui sont toutes compatibles avec tous les faites observés. Nous disons alors que les faits "sous-déterminent" les théories : les faites imposent des contraintes sur les théories, au sens où, seules les théories compatibles avec les faites observés, sont acceptables. Mais ces contraintes seront toujours assez faibles pour laisser le chois parmi une infinité de théories.

Bien entendu, les scientifiques n'envisagent réllement qu'un nombre fini de théories, en fonction de ce qui paraît le plus simple dans un cadre conceptuel donné. A l'époque de Kepler, il existait par exemple trois grandes théories pour expliquer les mouvements des planètes, toutes compatibles avec les faits observés. Selon la théorie ptoléméenne, les orbites des planètes sont circulaires ou situées sur un épicycle autour de la Terre, immobile au centre de l'Univers. Dans la théorie copernicienne, le Soleil occupe le centre, les orbites des planètes et de la Terre étant situées sur des cercles et épicycles. Enfin, dans la théorie képlérienne, les orbites des planètes sont des ellipses dont le Soleil occupe un foyer.

systÈmes d'unitÉs

Définition: Une "grandeur" est l’expression nomologique quantitative d’une propriété, d’un effet ou d’une quantité abstraite définie par un modèle que présente l’objet ou le phénomène étudié. Une grandeur ne s’explique pas, elle se décrit par rapport à une définition.

Nous reconnaîssons deux types de grandeurs :

- Les constantes : elles possèdent une valeur concrète exprimable numériquement et n'évoluent pas au cours du phénomène étudié. Ce sont des "grandeurs passives" (nous y reviendrons plus loin et énumérerons quelques unes d'entre elles)

- Les variables : elles ne possèdent une valeur concrète que dans un état déterminé, mais pas lorsque nous observons le phénomène physique dans son ensemble. Ce sont des "grandeurs actives". Les différentes variables décrivant une phénomène physique sont souvent corrélées entre-elles par le biais de fonctions. Nous disons alors par définition  que ces variables ont une "relation fonctionnelle" entre elles.

Remarque: Une grandeur n'a de sens que si elle est "observable", grandeur à laquelle nous associons un nombre, résultat d'une mesure effectuée à l'aide d'un appareil.

Mesurer une grandeur physique revient à la comparer à une grandeur physique connue, de même nature (nous disons aussi "de même dimension"), pris comme étalon arbitraire. Le résultat de la mesure s'exprime ainsi à l'aide de deux éléments :

- un nombre qui est le rapport de la grandeur mesurée à la grandeur étalon

- un nom identifiant l'étalon choisi

Le "nombre" constitue au fait la valeur mesurée de la grandeur et le "nom" est ce que nous appelons comunément "unité physique", ou plus simplement "unité" (l'expression quantitative d'une variable ou d'une fonction). Ces deux éléments sont indissociables, la valeur mesurée n'a de sens que si nous indiquons en même temps l'unité choisie. Elle change si nous changeons d'unité.

Remarque: Le passage d'une unité à une autre pour exprimer une même grandeur est appelé "conversion d'unité".

Définition: Certaines grandeurs peuvent, par souci de simplification d'écriture, s'exprimer à partir d'autres grandeurs. Nous disons alors que la nouvelle grandeur "dérive" des unités de bases. Nous disons également que deux grandeurs physique sont des"grandeurs homogènes" si elles sont de même nature physique ou si nous pouvons les exprimer toutes les deux dans la (les) même(s) unité(s) de base.

Ainsi, après un longue période de réflexion, et en dernière analyse le monde physique semble pouvoir se ramener aux concepts d'espace, d'énergie et de temps.

Ainsi apparaît donc une autre définition possible de la physique :

Définition: La physique est la science des propriétés et des relations mutuelles dans le temps de la matière et de l'énergie à un facteur de charge près.

Notre rôle consiste donc à donner une description de ces propriétés et relations sous forme de lois ou relations physiques appliquées aux phénomènes observés, dans le cadre d'une théorie fournissant les éléments de prévision.

Les grandeurs physiques ne sont pas toutes indépendantes les unes des autres mais reliées entre elles par certaines lois ou relations. Il serait alors peu raisonnable, quoique possible, de choisir une unité particulière pour chacune des grandeurs physiques sans tenir compte de leurs relations mutuelles. 

Constituer un système cohérent d'unités revient donc à déterminer un nombre minimum d'unités qui établissent les règles de construction de ces relations mutuelles. Ce sont les "unités fondamentales". A partir des lois physiques et les relations entre les différentes unités fondamentales, nous déduisons les unités des autres grandeurs qui deviennent alors par souci de simplification d'écriture les "unités dérivées".

Les unités fondamentales sont au nombre de quatre (nous le justifierons plus loin): la longueur (mètres), la masse (kilogrammes), le temps (secondes), la charge électrique (coulombs). Le système ainsi constitué est le système M.K.S.C. (l'auteur assume le choix d'ajouter le Coulomb).

Les unités du système M.K.S.C sont donc :

1. Le mètre [m], pour la longueur L (nous avons déjà défini le concept de longueur dans le chapitre géométrie mais nous y reviendrons à nouveau plus loin)

2. Le kilo [kg], pour la masse M (nous reviendrons plus loin sur la définition du concept de masse)

3. La seconde [s], pour le temps T (le temps n'est pas mesurable en soi mais l'intervalle de temps  est un concept arbitraire tout à fait valable - nous reviendrons également plus loin sur la définition de ce concept)

4. Le coulomb [C] utilisé comme unité élémentaire de charge électrique q  (ne dérive d'aucune unité connue à ce jour - nous reviendrons également plus loin sur la définition de ce concept).

Remarques:

R1. Le concept d'angle (en radians, degrés ou stéradian - voir les textes traitant de la trigonométrie plane, trigonométrie sphérique et géométrie plane dans la section de géométrie) n'a pas d'unité puisqu'il s'agit par définition d'un rapport de longueurs (pour le radian ou le degré d'angle) ou de surface (pour le stéradian). Il convient donc de l'assimilier à une unité dérivée non pas comme unité fondamentale. Cependant, en physique, nous avons pris pour habitude d'indiquer sa présence dans les équations dimensionnelles afin d'aider à le relecture de certaines de celles-ci et de savoir que leur résultat est donné par rapport à une unité d'angle (sinon cela pourrait générer des erreurs d'interprétation hasardeuses pour ceux qui utilisent des équations sans en avoir vu la démonstration...).

R2. Le lecteur remarquera que toutes les unités du système M.K.S.C. sont des "grandeurs extensives" c'est-à-dire que dans un système sur lequel nous effectuons une mesure, celles-ci sont additives (contrairement aux grandeurs intensives). Nous reviendrons plus en détails sur les grandeurs extensives et intensives en grande partie lors de notre étude de la thermodynamique (voir chapitre du même nom).

R3. C'est une énorme chance d'avoir un système homogène tel que celui que nous avons au 21ème sciècle. Effectivement, pour l'anecdote, en 1522 rien que dans la région de Baden (Allemagne) il y avait 112 unités de mesures différentes de longueur et 92 de surfaces.... c'est dire... le cauchemard!.

Ces précisions étant faites, toute grandeur physique connue à ce jour peut être exprimée à l'aide d'une unité qui s'exprime comme le produit de cinq facteurs dimensionnels et d'un facteur d'échelle arbitraire K :

  (1)

où les nombres  appelés respectivement "ordre de masse", "ordre de longueur", "ordre de temps", "ordre d'angle" et "ordre de charge" sont des entiers positifs, négatifs ou nuls.

L'expression précédente s'écrira sous la "forme canonique" définie par les étalons:

  (2)

l'angle n'ayant pas d'unité, nous ne le notons plus (mais il s'y trouve implicitement).

Toute grandeur physique X s'exprime donc comme:

  (3)

x est la valeur de la grandeur physique dans le système d'unité associé au facteur d'échelle K. Il existe plusieurs couples (x, K) possibles, mais nous aurons toujours:

  (4)

où la constante  est la valeur de la grandeur physique lorsque nous choisissons de l'exprimer dans le système M.K.S.C.

Donc deux grandeurs physiques  et  sont homogènes si et seulement si les quadruplets:

  (5)

qui leur sont attachés sont égaux:

  (6)

Il découle, de ce que nous avons dit, que :

- La somme ou la différence d'un nombre quelconque de grandeurs n'a un sens que si ces grandeurs sont homogènes et le résultat aura donc les mêmes unités que les opérandes.

- Le produit ou la division de plusieurs grandeurs a pour unité le produit, respectivement la division des unités des opérandes.

Remarques:

R1. Les unités des différentes grandeurs ont un côté pratique mais pas infaillible en physique théorique: elles permettent cependant au physicien de vérifier si une relation entre deux grandeurs qu'il a démontré est au moins correcte au niveau des unités. Nous appelons ce genre de démarche une "analyse dimensionnelle" (nous vous conseillons d'aller voir la démonstration de la loi de Stokes dans le chapitre de mécanique des fluides pour un très bon exemple d'application).

R2. Le développement des sciences a conduit la conférence générale des poids et mesures à introduire quelques unités supplémentaires pratiques (mais pas nécessaires) telles que: la température exprimée en "Kelvins" (qui dérive de l'énergie moyenne - mouvemen brownien), la quantité de matière exprimée en Moles, l'intensité de courant exprimée en Ampères et l'intensité lumineuse exprimée en Candelas. Ainsi, le systme système international (S.I.) actuel, composé de sept unités de base (centimètre, gramme, seconde, kelvin, candela, mole et l'ampère) et de dix-sept unités dérivées suggère-t-il que sept unités sont nécessaire décrire toute la physique ? En fait non ! Comme l'analyse de Gauss le suggère, parmi les sept unités de base, quatre - le Kelvin, le Candela, la Mole et l'Ampère - peuvent être dérivées des trois autres. L'introduction de sept unités de base représente un équilibre pragmatique des expérimentateurs qui ont besoin d'unités adaptées à leurs mesures, et l'idéalisme des théoriciens, dont le but est de réduire l'arbitraire, la redondance, à son minimum.

ANALYSE DIMENSIONNELLE

L'analyse dimensionnelle est donc un domaine de la physique qui concerne les unités des grandeurs. Notamment, le fait que les unités soient relativement arbitraires fait que toute équation valable de la physique est homogène : quelque chose qui se mesure en mètres par seconde ne peut pas être égal à quelque chose qui se mesure en kilogrammes par mètre. C'est un moyen très prisé et très efficace de vérifier ses propres calculs (et celui des autres…).

La puissance prédictive de cette approche valable dans des cas d'études simples a amené certains physiciens à énoncer le "principe zéro" de la physique ainsi : Ne jamais faire de calculs avant d'en connaître le résultat.

Cet énoncé, qui peut sembler a priori paradoxal, signifie concrètement : Ne pas se lancer (si possible...) dans un calcul compliqué sans avoir trouvé au préalable la forme qualitative du résultat avec l'analyse dimensionnelle.

Cette forme qualitative est nommée traditionnellement "l'équation aux dimensions" et représente donc la formule qui permet de déterminer l'unité dans laquelle doit être exprimé le résultat d'une recherche. C'est une équation de grandeurs, c'est-à-dire dans laquelle on représente les phénomènes mesurés par un symbole d'unité comme ceux que nous avons vus dans les paragraphes plus haut.

Exemple:

Voyons donc un exemple de légende souvent cité dans divers magazines ou livres de vulgarisation:

L'analyse dimensionnelle a permis à Geoffrey Ingram Taylor d'estimer en 1950 l'énergie dégagée par l'explosion d'une bombe atomique, alors que cette information était classée top secret. Il lui a suffit pour cela d'observer sur un film d'explosion, imprudemment rendu public par les militaires américains.

Le physicien Taylor suppose pour arriver à ce résultat que le processus d'expansion de la sphère de gaz dépend au minimum des paramètres du temps t, de l'énergie E dégagée par l'explosion et de la masse volumique de l'air .

L'analyse dimensionnelle le conduit alors pour le rayon de la sphère de gaz à l'instant t à :

  (7)

k est une constant sans dimensions.

Et par tâtonnement nous trouvons rapidement  tel que :

  (8)

Effectivement :

  (9)

Taylor trouve alors la loi de dilatation du champignon atomique :

  (10)

Si nous connaissons r et t à partir d'un film, et, k étant supposée de l'ordre de l'unité et  étant connue, nous obtenons finalement :

  (11)

ce qui reste une grossière approximation. Mais arriver à un résultat pareil (d'ordre de grandeur) avec l'artillerie lourde de la physique théorique nécessiterait beaucoup plus de temps et de feuilles de calculs.

NotationS scientifiqueS

Il est fréquent en physique que les grandeurs manipulées soient très grandes et lourdes à écrire. Par exemple, il est toujours embêtant d'avoir des grandeurs comme 8'000'000'000 ou 0.000'000'000'1.

Alors nous pouvons adopter une convention d'écriture  en puissance de dix dite "notation scientifique" telle que :

- 8'000'000'000 s'écrive   (neufs zéros après le "8")

- 0.000'000'000'1 s'écrive  (10ème position après la virgule) ou  (neufs zéros après la virgule)

Un écriture encore plus simplifiée consiste à utiliser le tableau ci-dessous mais uniquement si nous avons à travailler avec des grandeurs physiques :

Préfixe
Facteur
Symbole
exa
1018
E
péta
1015
P
téra
1012
T
giga
109
G
méga
106
M
kilo
103
k
hecto
102
h
déca
101
da
déci
10-1
d
centi
10-2
c
milli
10-3
m
micro
10-6
nano
10-9
n
pico
10-12
p
femto
10-15
f
atto
10-18
a
  (12)

Par exemple, 10'000'000 grammes notés conventionnellement:

10'000'000 [g]    (13)

sera écrit en notation scientifique:

    (14)

mais en écriture physique (selon le tableau ci-dessus):

ou   (15)

Définition: Nous disons que est "l'écriture scientifique" d'un nombre positif A si a est un nombre décimal (c'est-à-dire que a s'écrit avec un seul chiffre autre que zéro avant la virgule), n est un nombre entier relatif.

Exemple:

  (16)

L’avantage de cette écriture est de donner un ordre de grandeur de A compris entre 2 puissances consécutives de 10 tel que :

  (17)

Si de plus, comme il arrive souvent, si nous utilisons des unités de physiques de multiple de 1'000 cela permet de placer ces grandeurs entre 2 unités dérivées consécutives.

Remarques:

R1. Si nous avons un chiffre de la forme 154'434'347'786, fréquemment et selon le contexte, nous nous permettons de tronquer ce dernier et nous écrivons alors fréquemment avec une précision de trois chiffres après la virgule ainsi ce dernier nombre devient  ce qui est plus simple à écrire mais dangereux à manipuler à cause de l'erreur induite par la troncation. Nous renvoyons à ce sujet le lecteur dans le chapitre de Statistiques à la lecture de la partie traitant des erreurs relatives.

R2. Pour les mathématiciens la notation scientifique n'est qu'une écriture d'un nombre parmi d'autres et le choix de cette écriture est en relation avec le contexte du problème. Evidemment ces "nombres résultats" obtenus peuvent être des nombres purs et durs solution de problèmes abstraits mais aussi de problèmes concrets issus d'expériences, de mesures etc.. et là nous nous rejoignons les physiciens.

Temps

Définition: Le "temps" est une variable d'état (et non un "mesurable") et donc une notion impalpable mais cependant rigoureusement définie. Il s'agit aussi d'un outil mathématique qui permet de mettre en équation l'observation de phénomènes physiques (observables) et d'en tirer ainsi un certain nombre d'informations. Cet outil existe car il existe des êtres pour observer (et mesurer) la nature et ses changements (principe socratique) et de la matière et du mouvement pour qu'il y ait ces changements.

Remarques:

R1. Le temps (et ses intervalles) étant un concept arbitraire, il est symétrique c'est-à-dire que tout phénomène observé enregistré peut dans l'imaginaire du temps inversé retrouver ces conditions initiales. Nous parlons alors de "symétrie du temps" (pour l'instant il n'a jamais été à notre connaissance démontré ou ne serait-ce observé, que le temps peut subir une "brisure de symétrie").

R2. Le temps n'est ni une grandeur extensive ou intensive. On ne peut ni additionner le temps des éléments d'un système physique pour avoir la durée totale de celui-ci (de plus cette question n'a pas de sens) ni la pondérer. Cependant on peut additioner les intervalles de temps qui décrivent l'évolution d'un système!

Nous représentons très souvent en physique le temps (compris dans un intervalle) par une flèche (axe) horizontale représentant le sens du temps. Comme le temps est une notion purement utilitaire, nous pouvons alors définir chaque instant du temps comme étant le temps zéro noté . Cette notion est très utilisée en physique car souvent la seule chose qui intéresse les physiciens est la différence de temps notée (de par l'utilisation du calcul différentiel et intégral).

Démontrons maintenant que la référence temporielle est indéependante du choix pour observateur au repos. Soit un temps noté par la lettre t, nous avons alors :

  (18)

t' est la base arbitraire (non nécessaire) lorsque nous comparons une différence temporelle.

L'intervalle de temps est donné par une mesure étalon qui ne peut être qu'un mouvement au mieux parfaitement périodique (qui se répéte dans le temps). Ainsi, les premiers moyens de mesure du temps ont été le jour et la nuit, les positions du soleil et de la lune dans le ciel, le mouvement du pendule, la détente de ressorts, la période de dégénrescence du césium 137 ou encore les système binaires d'étoiles massives. Bref, tant qu'un système observable produit un phénomène périodique stable et suffisament petit pour que toute mesure physique puisse y être réduite, celui-ci peut être utilisé comme étalon d'intervalle temporel.

Définitions:

D1. Un "événement" consiste à donner une signification à un point de l’espace-temps

D2. Deux événements sont dits "événements simultanés", s'ils sont même valeur de la coordonnée temporelle

D3. Nous appelons "coïncidence" la simultanéité de deux événements en un même point de l’espace. La coïncidence est un fait absolu, indépendant du choix du référentel (c'est en fait un cas particulier du principe de conservation de la causalité. Deux événements coïncidant dans un repère peuvent être cause à effet l'un de l'autre (et réciproquement), et cette possibilité est conservée dans le nouveau repère.)

LONGUEUR

Définition: Le concept de "longueur" x est donnée par l'information qui donne le chemin parcouru par un objet dans un intervalle de temps donné.

Remarques:

R1. S'il n'y avait pas de matière dans l'Univers il n'y aurait pas de notion de mouvement et donc de longueur parcourue et aussi comme nous l'avons déjà fait remarquer, de temps (et encore... c'est sans considérer certains résultats de la physique quantique que nous démontrerons dans le chapitre qui lui est consacré).

R2. La longueur est une grandeur extensive (additive). Effectivement, la longueur totale d'un système est la sommes des grandeurs.

Comme pour le temps il n'y a pas d'origine absolue de mesure des longueurs (il n'existe pas de point zéro dans l'Univers comme le postule la théorie de la relativité) et les physiciens s'intéressent de toute façon plus particulièrement aux différences de chemin parcouru par rapport à une origine comme ils le font pour le temps.

Ainsi, de manière identique au temps, nous avons pour un observateur au repos qui observe un point matériel en mouvement:

  (19)

x' est une base arbitraire mathématiquement inutile lorsque nous comparons une différence de position dans une différence de temps d'un point matériel.

Si un point matériel se situe dans un espace à trois dimensions spatiales (cas le plus fréquent en mécanique classique) dont nous avons arbitrairement choisi l'origine O, nous notons la position  de ce corps par sa distance en longueur x, largeur y et hauteur z (appelées "coordonnées cartésiennes") par une flèche imaginaire dit "vecteur" (cf. chapitre de Calcul Vectoriel) reliant le point d'origine arbitraire du référentiel spatial au point intéressé de la façon suivante :

  (20)

Remarque: La flèche au-dessus du signifie bien évidemment qu'il s'agit d'un vecteur. 

La notation: 

  (21)

est une notation simplificatrice utilisée fréquemment en physique et qui devrait s'imposer dans les petites classes (attention le fait que les chiffres soient abaissés en indice ne siginife absolument pas ce que sont des composantes covariantes - voir chapitre de calcul tensoriel de la section d'algèbre - il s'agit juste d'un convention simplificatrice d'écriture). Cependant sur le présent site Internet nous passerons de l'une à l'autre des notations en fonctions des besoins et des traditions en vigueur (ce sera donc à vous de faire attention à ne pas confondre).

La matrice: 

    (22)

est quant à elle le tenseur métrique d'un espace pré-euclidien canonique à signature positive (cf. chapitres d'Analyse Vectorielle et de Calcul Tensoriel). Ceci constitue un cas particulier en physique théorique mais cependant un cas très fréquent d'étude en mécanique classique (il faut commencer par des espaces simples avant d'aller plus loin...).

Nous reviendrons plus en détails sur ces concepts lors de notre étude des espace ponctuels plus loin.

Masse

Définitions:

D1. La "masse" m d'un corps est dans un système fermé une quantité qui se conserve et qui caractérise l'amplitude avec laquelle ce corps interagit avec d'autres corps par le biais de différentes forces (attractives).

Remarques:

R1. Dans un système isolé, il ne peut pas y avoir création ou destruction spontanée de masse. L'apparition de masse ne peut être due qu'à une action extérieure. Une autre façon de dire la même chose est que la masse totale contenue dans l'Univers est constante.

R2. La masse est un grandeur extensive (additive). Effectivement, la masse totale d'un système est égale à la somme des masses qui le compose.

En toute rigueur, nous devrions définir également :

D2. La "masse grave" (ou "masse de gravitation") qui est l'amplitude avec laquelle un corps matériel interagit avec un champ de potentiel (selon la loi de gravitation de newton - voir chapitre de mécanique classique).

D3. La "masse inerte" (ou "masse inertielle") qui est l'amplitude qui caractérise la résistance avec laquelle un corps en translation est susceptible de changer de vitesse (c'est-à-dire celle intervenant dans la deuxième loi de Newton - voir chapitre de mécanique classique)

Remarques:

R1. Des expériences ont toutefois prouvé que ces deux masses étaient proportionnelles au dix-milliardième près. Cette identité expérimentale appelée "principe d’équivalence galiléen" est à la base d'un des postulats de la relativité générale (cf. chapitre de Relativité Restreinte).

R2. Contrairement aux charges électriques (voir plus loin de la définition de la "charge"), qui caractérisent elles l'amplitude d'interaction par la force électrique, il n'existe que des masses positives. Ainsi les charges électriques peuvent se repousser aux mêmes titres qu'elles peuvent s'attirer.

De plus, la masse est étant une propriété additive (donc "extensive" comme nous l'avons déjà dit) de la matière : pour un système de n points matériels de masse , la masse totale est  :

  (23)

De même, pour une distribution continue (voir plus loin au cas où pour un rappel du concept de distribution continue) en volume de la masse d'un système de volume total V :

  (24)

est la "masse volumique" ou "densité volumique" du système au point A, c'est-à-dire la masse d'un élément de matière, centré autour de A, de dimensions caractéristiques devant celles du système, mais grandes devant les distances inter-atomiques dans ce système ( est la masse volumique du système au point repéré par ) définie par :

  (25)

Remarques:

R1. L'intégrale est une intégrale triple (sur les trois dimensions de l'espace), mais elle pourra être ramenée à une intégrale simple en exploitant les symétries du système pour choisir judicieusement les volumes élémentaires d'intégration.

R2. Le calcul de la masse lors d'une distribution non continue (discrète) de matière doit être faite avec les composantes vectorielles calculées séparément. Une fois ce travail effectué, il convient d'en prendre la norme.

R3. La masse volume est une grandeur intensive. Effectivement, la densité d'un système physique n'est pas égal à la somme de ces densités (c'est du bon sens!). Le lecteur remarquera que cette grandeur intensive qu'est la masse volumique est égale au rapport de deux grandeurs extensives.

Définitions:

D1. Nous disons qu'un système est un "système homogène" si sa masse volumique, surfacique, linéique (voir définition ci-dessous) est constante.

D2. Nous disons qu'un système est un "système isotrope", si ses propriétés physique sont identiques en tout point.

Nous définissons aussi parfois la "masse surfacique" (ou "densité surfacique" de masse) pour des systèmes quasiment sans épaisseur et une "masse linéique" (ou "densité linéique" de masse) pour des systèmes de section négligeable devant leur longueur. Nous avons alors (S étant une surface et s une abscisse curviligne) :

ou   (26)

avec dans le cas général :

  (27)

Remarque: Souvent, dans la littérature, ainsi que dans le présent site internet, la masse volumique est notée simplement, la masse surfacique , et la masse linéique .

Définition: Avec ce qui précède, nous pouvons définire la "densité" comme étant la quantité d'éléments tous identiques et dénombrables par unité de volume, surface ou linéique.

ÉNERGIE

Nous ne savons pas ce qu'est exactement l'énergie (notée sous sa forme générale par la lettre E dans les petites classes) mais nous en connaissons ses effets. Ce que nous savons cependant, c'est qu'il en existe plusieurs formes dont voici une liste des plus connues :

- "L'énergie travail" qui est l'énergie créée par l'application d'une force sur un corps lui donnant une certaine énergie cinétique (cf. chapitre de Mécanique Classique) ou énergie potentielle (qu'elle soit gravifique, électrostatique comme démontré en mécanique classique ou électrodynamique).

- "L'énergie chaleur " qui est une forme d'énergie déterminée par le nombre de micro-états d'un système  (cf. chapitre de Thermodynamique

- "L'énergie de masse" qui est l'énergie contenu dans une certaine quantité de masse (cf. chapitre de Relativité Restreinte

De ces trois énergies découlent un grand quantité d'énergies dérivées dont les plus connues sont : l'énergie nucléaire, l'énergie électrique, l'énergie solaire, l'énergie éolienne, l'énergie mécanique, l'énergie gravifique, l'énergie des marées, l'énergie électromagnétique, l'énergie fossile, l'énergie hydraulique, l'énergie corporelle, etc.

Remarques:

R1. La masse et l'énergie sont équivalentes comme nous le verrons lors de notre étude de la relativité restreinte (cf. chapitre de Relativité Restreinte), si nous définissons un système d'unités telle que la vitesse de la lumière vaille  (convention très utilisée par les physiciens dans la recherche de pointe).

R2. L'énergie au même titre que la masse est une grandeur extensive.

Nous pouvons quand même tenter de nous demander ce qu'est l'énergie exactement? 

Définition: "L'énergie" est l'effet d'une cause d'un changement ou de la conservation des propriétés d'un système. Cette cause étant non nécessareiment déterministe et en moyenne nulle et conservative dans un système fermé. 

Remarques:

R1. La vitesse, le potentiel, le nombre de micro-états peuvent êtres considérés comme l'acquisition d'une quantité d'informations sur un système.

R2. Dans un système isolé, il ne peut pas y avoir création ou destruction spontanée d'énergie. L'apparition d'énergie ne peut être due qu'à une action extérieure. Une autre façon de dire la même chose est que la l'énergie totale contenue dans l'Univers est constante.

CHARGE

Il est difficile de dire quelque chose sur la charge électrique (vous pouvez chercher une définition sur l'internet vous verrez...). Cependant si nous nous référons à l'approche de Yukawa (cf. chapitre de Physique Quantique Des Champs) nous pouvons tenter d'en donner la définition suivante :

Défintion : Une "charge électrique" est une propriété conservative qu'a une particule se situant dans un champ de potentiel à symétrie sphérique à interagir avec la source de ce champ dans le cadre de l'échange d'un quantum d'interaction (le photon en l'occurrence créé par les fluctuations quantique du vide en présence d'une masse) définissant un champ vectoriel de type Coulombien.

Remarques:

R1. Dans un système isolé, il ne peut pas y avoir création ou destruction spontanée de charges. L'apparition de charges ne peut être due qu'à une action extérieure. Une autre façon de dire la même chose est que la charge totale contenue dans l'Univers est constante.

R2. La charge est une grandeur extensive. Effectivement, la charge totale d'un système physique est égale à la somme algébrique des charges qui la constitute.

Ou une autre défintion similiare à la masse :

Définition: La "charge électrique" q d'un corps est dans un système fermé une quantité qui se conserve et qui caractérise l'amplitude avec laquelle ce corps interagit avec d'autres corps par le biais des forces électrostatiques et magnétiques.

Contrairement à la masse, il existe des charges électriques positives et négatives. La charge électrique reste cependant une propriété additive (extensive). Ainsi, pour un système de q particules de charge , la charge totale est :

  (28)

et est donc aussi comme la masse, une propriété extensive.

De même, pour une distribution continue en volume de la charge d'un système de volume total V (nous notons les densités de charge de manière identique si l'ambiguïté n'est pas possible de la même manière que pour la masse):

  (29)

est la "densité volumique de charges" du système au point A, c'est-à-dire la charge d'un élément de matière, centré autour de A, de dimensions caractéristiques devant celles du système, mais grandes devant les distances inter-atomiques dans ce système ( est la densité volumique de charge du système au point repéré par ) définie par :

  (30)

Remarques:

R1. L'intégrale est une intégrale triple, mais elle pourra être ramenée à une intégrale simple en exploitant les symétries du système pour choisir judicieusement les volumes élémentaires d'intégration.

R2. Le calcul de la charge lors d'une distribution non continue (discrète) de matière doit être faite avec les composantes vectorielles calculées séparément. Une fois ce travail effectué, il convient d'en prende la norme.

R3. La charge volumique est une grandeur intensive. Effectivement, la densité de charge d'un physique n'est pas égal à la somme de ces densités (c'est du bon sens!). Le lecteur remarquera encore une fois que cette grandeur intensive qu'est la masse volumique est égale au rapport de deux grandeurs extensives.

De même que pour la masse, nous pouvons donner les définitions suivantes :

D1. Nous disons qu'un système est "système homogène" si sa charge volumique, surfacique, linéique (voir définition ci-dessous) est constante.

D2. Nous disons qu'un système est "système isotrope", si ses propriétés physique sont identiques en tout point

Nous définissons aussi parfois la "densité surfacique de charge" (ou "densité de surface" de charge) pour des systèmes quasiment sans épaisseur et une "charge linéique" (ou "densité linéique" de charge) pour des systèmes de section négligeable devant leur longueur. Nous avons alors (S étant une surface et s une abscisse curviligne) :

ou   (31)

avec :

  (32)

Remarque: Souvent, dans la littérature,  ainsi que dans le présent site internet, la densité volumique de charge est notée simplement, la densité surfacique de charge , et la masse linéique .

DISTRIBUTIONS

Définitions:

D1. Une masse ou une charge sont dites "ponctuelles" si elles occupent un volume dont les dimensions sont très inférieures aux distances d'observations.

Remarque: La charge élémentaire est une excellente approximation d'une charge ponctuelle étant sa petite taille dont le rayon classique est de l'ordre du femtomètre, ce qui est bien sûr très petit devant les dimensions d'observation classiques.

D2. Si nous considérons N corps de charge ou masse finies dans un volume V. Si ce volume est supposé suffisamment grand pour que la distance moyenne entre les corps soit très supérieur à la dimension de ceux-ci, nous avons affaire à une "distribution discontinue" ou "distributions discrète" de ces corps (nous parlons parfois aussi de distribution non-uniforme).

Les calculs sont impossibles à faire en partant d'une distribution discrète car, en général, le nombre de corps en considération est très élevé lorsque le volume est de dimension macroscopique. Dans ce cas, il faut introduire une autre type de distribution.

D3. Si nous considérons N corps de charge ou masse finies dans un volume V. Si la répartition des des éléments est telle qu'il n'y pas de "trous" entre chacun d'eux (en d'autres termes : chaque élément est serré contre un autre) alors nous avons affaire à une "distribution continue". Un distribution continue peut alors être décrite par une fonction qui représente la manière dont les éléments se répartissent dans un volume, surface ou ligne.

Remarques:

R1. Nous pouvons préciser parfois, comme nous en avons déjà fait mention lors des définitions de la masse ou de la charge que les distribution définies précédemment peuvent être de type volumique, surfacique ou linéique. Si cela n'est pas précisé, c'est que l'information est implicitement triviale.

R2. Le terme "continue" dans "distribution continue" provient du fait que nous intégrons la fonction d'où la nécessité qu'elle soit continue (au sens de Riemann ou de Lesbesgues suivant les cas... - voir chapitre de calcul différentiel et intégral).

CONSTANTES

La physique à l'opposé des mathématiques est une science exacte dans le sens que sa vérification et sa validité se base et est mise constamment à l'épreuve par des faits expérimentaux.

Comme l'être humain a du choisir arbitrairement un système de mesures, certaines lois établies théoriquement à l'aide de propriétés de la matière ne sont souvent exactes qu'à un facteur multiplicatif constant près de normalisation relativement à ce système de mesure. Apparaissent alors dans les équations de la physique des constantes dont l'existence n'est due qu'à ce système de mesure mais cependant ce n'est pas toujours le cas, certaines constantes bien qu'en adaptant le système de mesure n'égaleront (du moins il semblerait) jamais l'unité.

Il existe de nombreuses constantes en physique (une infinité au fait) mais certaines ont un statut particulier dans le sens qu'elles ne peuvent se déduire d'autres constantes. Nous en proposons ici la liste et les valeurs (non exactes) et nous le retrouverons fréquemment lors de nos développements dans ce site.

Remarque: Les constantes sont données pour certaines au temps auquel le lecteur les lit (…) car selon certaines théories, les valeurs ne sont pas tout à fait fixes.

CONSTANTES UNIVERSELLES

Les valeurs listées ci-dessous sont des valeurs dont les scientifiques ont remarqué qu'elles semblaient (...) constantes et indépendantes de tous paramètres utilisés, et que la théorie suppose donc réellement constantes.

Constante gravitationnelle

Température absolue

Vitesse (célérité) de la lumière

Nombre d'Avogadro

Charge de l'électron

Constante de Planck

Constante de Boltzmann

Permittivité du vide

Susceptibilité magnétique

Pi

Constante de Dirac (utilitaire)

Constante de Coulomb (utilitaire)

  (33)

Remarques:

R1. La célérité de la lumière, la permittivité du vide et la susceptibilité magnétique du vide se déduisent les uns des autres par une relation que nous lors de notre étude des équations de Maxwell (cf. chapitre d'Électrodynamique)

R2. La constante de Dirac est aussi parfois appelée "constante de Planck réduite".

R3. La constante de Boltzmann peut être calcué comme le rapport de la constante molaire des gaz R (voir plus bas les constantes chimiques) sur le nombre d'Avogadro N (cf. chapitre de Mécanique Des Milieux Continus).

Il existe d'autres constantes d'ordre pratique qui se déterminent théoriquement et dont la valeur sera utile à tout ingénieur ou physicien qui souhaiterait appliquer dans la pratique certaines des relations qui seront démontrées sur ce site :

CONSTANTES PHYSIQUES

Définition: Une "constante physique" est une quantité physique dont la valeur numérique est fixe. Contrairement à une constante mathématique, elle implique directement et toujours une grandeur physiquement mesurable.

Masse de l'électron (au repos)

Masse du neutron (au repos)

Masse du proton (au repos)

Constante de structure fine

Quantum de flux magnétique

Constante de Stefan

Constante de Stefan-Boltzmann

Rayon classique de l'électron

Impédance du vide

Magnéton de Bohr

Constante de Rydberg

Rayon de Bohr

Electron-Volt

Accélération gravitationnelle terrestre moyenne

Pression standard

  (34)

CONSTANTES PHYSICO-CHIMIQUES

Les constantes physico-chimiques sont des constantes physiques que l'on retrouve plus particulièrement dans l'ensemble des domaines ayant trait à la chimie.

Constante molaire des gaz

Constante de Faraday

Volume molaire

Unité de masse atomique

  (35)

Remarque: Le lecteur intéressé par les propriétés des éléments chimiques peut télécharger le tableau périodiques des éléments proposé dans la rubrique de téléchargement du site.

CONSTANTES ASTROPHYSIQUES

Le tableau suivant contient les valeurs des constantes et paramètres couramment utilisés en astrophysique et aussi plus particulièrement en cosmologie.s

Constante de Hubble

Densité critique de l'Univers

Distance Terre-Soleil (parsec)

Rayon Terrestre

Rayon Solaire

Masse Terrestre

Masse Solaire

  (36)

CONSTANTES DE PLANCK

Les constantes de Planck sont principalement des curiosités physiques qui découlent d'un système d'unités particulier et dont les valeurs selon le système S.I. sont données dans le tableau ci-dessous.

Remarque: Le lecteur intéressé par la provenance différentes constantes de Planck (longueur de Planck, masse de Planck, etc.) devra se rendre dans le chapitre de physique quantique ondulatoire du site où ces constantes sont déterminées avec les détails nécessaires.

Longueur de Planck

Temps de Planck

Masse de Planck

Température de Planck

Energie de Planck

Densité de Planck

Force de Planck

Puissance de Planck

Pulsation de Planck

Charge de Planck

Courant de Planck

Tension de Planck

Impédance de Planck

  (37)

Malgré les exemples donnés combien y-a-t'il de constantes ? Pourquoi jouent-elles un "rôle central" dans les théories physiques ? Ont elles toutes la même importance ou certaines sont-elles plus fondamentales ? Selon quels critères ? Peut-on alors tester si elle sont vraiment constantes ?

Pour essayer de répondre à certaines de ces questions, remarquons tout d'abord qu'à chaque étape de nos constructions théoriques il subsiste des paramètres constants qui ne sont pas et ne peuvent pas être expliquées en termes de quantités plus fondamentales, simplement parce que ces derniers n'existent pas dans l'état de nos connaissances. Quant les théories s'affinent, il est en effet possible qu'une constante se trouve expliquée en termes de nouveaux paramètres, plus fondamentaux. Ainsi, la masse du proton est une constant fondamentale de la physique nucléaire, mais doit en principe pouvoir se calculer, dans le cadre de la chromodynamique quantique, en fonction de la masse des quarks et des énergies des liaisons électromagnétique et forte. Ce changement de statut est associé à celui du proton, qui de particule élémentaire devient corps composite.

Nous définirons modestement les constantes comme tous les paramètres non déterminés dans un cadre théorique donné. Cette définition revient à accepter que nous soyons incapable d'écrire une équation d'évolution pour ces constantes qui se révèlent donc comme la limite de ce que les théories où elles apparaissent sont en mesure d'expliquer. Cependant l'hypothèse de constance est implicitement contrôlée par la validation expérimentale de ces théories. Les résultats des expériences doivent être reproductibles à divers moments et dans divers laboratoires. Si c'est le cas, dans la limite des précisions expérimentales, alors il est légitime de considérer que l'hypothèse de constance est valide. Cette définition implique qu'il n'existe pas de liste absolue de constantes, car l'appartenance à une telle liste dépend des cadres théoriques choisis pour décrire la nature et peut donc changer avec les progrès de la connaissance.

Se pose maintenant la question de savoir s'il est possible de caractériser plus préciséement le concept de constante et de déterminer si, parmi toutes les constantes, certaines sont plus fondamentales que d'autres. Pour cela, il faut commencer par révéler une relation entre constantes et unités.

Ainsi, Planck découvra en 1900 qu'il était possible d'utiliser les trois constantes physique fondamentales :




  
(38)

pour définir les trois unités de masse, de temps et de longueur à partir de la masse de Planck, de la longeur de Planck et du temps de Planck (voir le chapitre de physique quantique ondulatoire pour la démarche mathématique qui permet de déterminer leur valeur).

Planck baptise ces untiés "système d'unités naturelles" (SUN) car elles sont indépendantes d'un corps ou d'un matériau et [...] gardent nécessairement leur signification pour tous les temps et toutes les civilisations, même celles qui sont extra-terrestres et non humaines. La signification de ces unités met longtemps à émerger. Elles signalent l'échelle où gravitation et mécanique quantique deviennent de même amplitude. Elles sont donc très adaptées à la cosmologie primordiale et à l'étude des trous noirs ainsi que la mécanique quantique relativiste.

Le choix des unités de Planck comme unités naturelles est lié aux considérations justifiant que G, c, h sont les trois constantes dimensionnées les plus fondamentales (connues à ce jour). Dans ces unités, la valeur numérique de ces trois constantes fondamentales est 1 comme nous l'avons déjà fait déjà remarquer.

Le rôle des constantes dans la structuration des théories physiques peut être assez magnifiquement illustré par le cube magique ou "cube de Okun" des théories physiques ci-dessous (dont la validité reste à vérifier bien sûr). L'idée consiste à "allumer" ou "éteindre" une à une les trois constantes fondamentales afin de voir comment les théories physiques s'articulent les unes par rapport aux autres.

Remarque: Le lecteur comprendra mieux les explications qui vont suivre lorsqu'il aura étudié la relativité générale, la physique quantique des champs ainsi la physique quantique ondulatoire donc si jamais il peut sauter ce texte en attendant.

  (39)

Quand G est mis à 0, cela revient à supprimer toutes les forces gravitationnelles et à découpler la matière de l'espace et du temps. Quand h est mis à 0, nous supprimons le caractère quantique de la nature et nous découplons les natures corpusculaires et ondulatoire (de par la relation de De Broglie), quand 1/c est mis à 0, la vitesse de la lumière est infinie et le temps et l'espace se découplent l'un de l'autre (de par les transformations de Lorentz). Pour visualiser cela, nous considérons le cube ci-dessus introduit par le physicien soviétique Mikhaïl Bronshtein qui reprend une idée développée initialement par Lev Landau, Dimitri Ivanenko et Georgi Gamow.

Tout naturellement, au niveau le plus bas, nous trouvons (0,0,0) la mécanique newtonienne, qui ne prend pas en compte les effets relativistes, quantiques et gravitationnels. Au niveau supérieur où nous considérons l'effet d'une constante, nous trouvons les trois théories de la relativité restreinte (1,0,0), de la mécanique quantique en (0,1,0) et de la gravitation newtonienne en (0,0,1), trois théories testées avec un grande précision dans leur domaine de validité.

A un niveau encore supérieur, la théorique quantique des champs en (1,1,0) prend en compte les effets quantiques et relativistes; la relativité générale en (1,0,1) prend en compte les effets gravitationnels et relativistes et la gravité quantique newtonienne en (0,1,1) est censée offrir une description quantique et non relativiste de la gravitation. Seules les deux premières théories sont actuellement fondées expérimentalement et théoriquement.

Au niveau ultime se trouve en (1,1,1) la théorie de Tout (dénomination très prétentieux et trop commerciale), censée donner une description quantique et relativiste de la gravitation. Sa formulation n'est pas encore connue, bien que les théories des cordes (voir chapitre du même nom), intensivement étudiées de nos jours, semblent des candidats sérieux. Ces théories apparaissent comme des cas limites d'une théorie plus large et plus profond mais non encore formulée : la théorie M (le M pour "Mère")

Principes de la physique

Les progrès de la science en général et de la physique en particulier étaient fondés il y deux siècles principalement sur l'expérimentation, c'est-à-dire que l'on reproduisait en laboratoire des phénomènes donnés pour les analyser systématiquement (le reproduction d'une observation validant un hypothèse). Cela revenait systématiquement à poser des questions précises à la nature et à décrire et étudier les réactions ainsi provoquées. La répétition à volonté d'un phénomène lors d'une expérience ne serait pas garantie s'il n'existait pas un principe général de causalité.

Principe de causalitÉ

Définition: Nous définissons le "principe de causalité" par le fait que dans exactement les mêmes conditions, les mêmes causes conduisent toujours aux mêmes effets. Autrement dit, si certaines conditions initiales sont parfaitement connues, le phénomène se déroulera de façon déterminée, toujours la même.

Au fait, l'expérience n'est pas nécessaire si nous considèrons les principes de premier ordre qui sont par définition "les principes logiques que nous pouvons déduire par induction et que nous ne pouvons vérifier expérimentalement avec certitude". 

Or, les exigences de la société ont très peu souvent laissé le temps aux grands hommes de science de penser à ces principes du premier ordre par des expériences imaginaires (méthode très usitée par Albert Einstein pour la parenthèse…).

C'est dans un trilemne proposé par le sceptique de l'antiquité Agrippa, selon un argument rapporté par Sextus Empiricus, que la question de la justification de la connaissance a été posée le plus explicitement :

H1. Ou bien la connaissance est fondée en dernière instance sur des principes premiers mais arbitraires

H2. Ou bien nous ne trouvons pas de tels principes et nous avons une régression à l'infini

H3. Ou bien la justification est circulaire

Ce trilemne porte aussi souvent, dans la philosophie contemporaine, notamment chez Karl Popper, le nom de "trilemne de Fries" ou "trilemne de Münchhausen" et nous ne savons actuellement pas dans quel cas de figure (H1, H2 ou H3) nous nous situons.

Énoncons maintenant trois principes (ou hypothèses) premiers élémentaires :

Principe de CONSERVATION DE L'ÉNERGIE

Le principe premier de conservation de l'énergie s'énonce (basiquement... voir remarques plus bas...) ainsi : L'énergie totale, notée de tout système isolé et inertiel ne varie pas en fonction du temps s'il n'y a pas apport ou retrait d'énergie (ou de masse) ou de chaleur de l'extérieur de ce système.

Ce principe peut être exprimé par la formule :

 est la variation totale d'énergie du système,  la variation de l'énergie interne du système. C'est à dire son énergie propre correspondant aux énergies cinétiques et potentielles microscopiques, des particules qui le constituent.

 est la variation de l'énergie cinétique à l'échelle macroscopique (mouvement du système dans un référentiel donné) et est la variation de l'énergie potentielle à l'échelle macroscopique, du système en interaction avec des champs gravitationnel ou électromagnétiques.

 est la partie de l'énergie qui correspond au travail échangé avec le milieu extérieur et  est la quantité d'énergie mise en jeu sous forme de chaleur (cf. chapitre de Thermodynamique).

En physique, une loi de conservation (rien ne se perd, rien ne se crée) exprime qu'une propriété mesurable particulière d'un système physique isolé reste constante au cours de l'évolution de ce système. La liste ci-dessous énumère des lois de conservations utiles à l'ingénieur et qui n'ont jamais été prises en défaut à ce jour et qui découlent pour la plupart de la conservation de l'énergie:

- conservation de la quantité de mouvement
- conservation du moment cinétique
- conservation de la charge électrique
- conservation du flux magnétique
  -conservation de la masse

Le théorème de Noether que nous verrons un peu plus bas exprime l'équivalence qui existe entre les lois de conservation et l'invariance des lois physiques en ce qui concerne certaines transformations (typiquement appelées symétries). Ce théorème ne s'applique qu'aux systèmes descriptibles par un lagrangien (cf.chapitre de Mécanique Analytique). Par exemple, l'invariance par translation dans le temps implique que l'énergie est conservée, l'invariance par translation dans l'espace implique que la quantité de mouvement est conservée, et l'invariance par rotation dans l'espace implique que le moment angulaire est conservé.

Ce principe est donc démontrable et découle de l'invariance dans le temps des lois de la physique. Il s'agit du premier principe de Noether que nous allons démontrer un peu plus loin. 

L'énergie que l'être humain quantifie avec l'unité "Joules" ne peut cependant être définie avec exactitude. Répondre à cette question revient à savoir ce qu'est la masse (relation d'équivalence d'Einstein) et donc à connaître l'élément fondamental de l'Univers (nous en avons déjà fait mention plus haut dans le présent texte). 

Remarques:

R1. L'énergie peut sous trouver sous plusieurs formes (cela ne voulant pas dire qu'il existe plusieurs énergies différentes !!!) comme la chaleur, l'énergie cinétique, potentielle, électrique, magnétique, etc... comme nous en avons déjà fait mention plus haut.

Ainsi, dans les applications grand public, et notamment dans le domaine de la nutrition, nous exprimons fréquemment l'énergie en calories. La calorie étant en toute rigueur l'énergie qu'il faut fournir pour faire chauffer un gramme d'eau de un degré Celsius (cf. chapitre de Thermodynamique) , mais les nutritionnistes nomment par simplification "calorie" ce que les physiciens nomment (correctement) "kilocalorie".

En électricité, nous utilisons aussi le "Watt-heure", énergie consommée pendant une heure par un appareil ayant une puissance d'un Watt (joules par secondes).

R2. La violation de ce principe dans un système isolé n'a encore jamais été observé mais sa valadité ne peut être démontrée (d'où le fait que ce soit un principe premier)

R3. Certains physiciens débattent du fait que ce principe premier découle de théorème de Noether que nous verrons plus. Mais cela est tout à fait discutable étant donné que le théorème de Noether considère l'énergie potentielle comme constante dans le temps d'où...

PRINCIPE DE MOINDRE ACTION

Le principe premier de moindre action (dit également "principe premier d'économie" ou "principe variationnel") s'énonce ainsi :

Tous les phénomènes naturels s'accordent avec le fait que, la Nature, dans la production de ses effets, agit toujours par les voies les plus simples et les plus directes.

Avec cet énoncé et le principe de conservation de l'énergie, nous pouvons alors établir des outils mathématiques d'une formidable puissance pour l'étude de la physique théorique. Mais nous ne pouvons développer à ce niveau du discours le formalisme mathématique de ce principe car il demande des outils que nous souhaiterions introduire plus loin, dans le chapitre de Mécanique Analytique (lors de l'étude du formalisme lagrangien pour être plus précis).

En attendant voici les deux relations qui le résument :


  
(40)

Remarque: La violation de ce principe dans un système isolé n'a encore jamais été observé mais sa validité ne peut être démontrée (d'où le fait que ce soit aussi un principe premier).

PRINCIPE DE NOETHER

Le principe premier de Noether (appelé traditionnellement "théorème de Noether") associe de façon élégante des quantités physiques conservées aux symétries des lois de la nature. La symétrie de translation dans le temps (phénomène invariant dans le temps) correspond à la conservation de l'énergie, celle de translation dans l'espace à la conservation de l'impulsion (quantité de mouvement), celle de rotation dans l'espace à la conservation du moment cinétique etc.

En d'autres termes, le principe premier de Noether énonce que la physique est :

- Symétrique (invariant) par translation dans le temps (ceci ayant pour conséquence qu'il n'y pas d'origine du temps)

- Symétrique (invariant) par translation dans l'espace (ceci ayant pour conséquence qu'il n'y a pas d'origine à l'espace)

- Symétrique (invariant) par rotation (ceci ayant pour conséquence qu'il n'y a pas de direction privilégiée dans l'espace)

Remarques:

R1. Ce principe implique donc qu'un référentiel galiléen (cf. chapitre de Mécanique Classique) est homogène (pas d'origine de temps ou d'espace privilégiée) et isotrope (pas de direction privilégiée).

R2. Il ne faut pas confondre l'invariance des lois et la non invariance des solutions théoriques auxquelles aboutissent ces lois! Par exemple, la décharge d'un condensateur (cf. chapitre d'Électrocinétique) est invariante par translation dans le temps mais pas la solution.

Ce résultat établi en 1915 par Emmy Noether juste après son arrivée à Göttingen, fut qualifiée par Albert Einstein de "monument de la pensée mathématique". C'est maintenant un des piliers de la physique théorique.

Aujourd'hui, il est souvent présenté à l'occasion de cours sur la théorie quantique des champs. Cela le fait paraître plus compliqué et mystérieux qu'il n'est, et c'est oublier qu'il s'applique aussi à la mécanique classique.

Remarque: Il est recommandé au lecteur de lire la démonstration du théorème de Noether en parallèle des chapitres de mécanique analytique et de mécanique classique.

Ainsi, les symétries jouent un rôle majeur en physique. Elles permettent d’une part de simplifier les problèmes d’une part et de tirer de nouvelles lois d’autre part. Pour illustrer la première application des symétries il suffit d’évoquer la forme mathématique du potentiel gravitationnel engendré par une masse ponctuelle située à l’origine du référentiel (cf. chapitre de Mécanique Classique) . En coordonnées cartésiennes, l’expression du potentiel gravitationnel est relativement complexe

  (41)

alors qu’en coordonnées sphériques - système de coordonnées qui tire partie de la symétrie sphérique du potentiel - il prend une forme très simple :

  (42)

Les propriétés de symétrie d’un problème sont ici exploitées de façon à simplifier le traitement mathématique des lois physiques. Même si ces considérations mathématiques nous renseignent sur les propriétés physiques du système considéré, elles conservent cependant un caractère purement technique.

Les symétries trouvent pourtant une autre application dont la signification physique est beaucoup plus profonde. Le fait, non fortuit, qu'un système possède des symétries doit certainement avoir des implications physiques. Intuitivement, nous pouvons saisir que la présence de symétries dans un système physique se traduit par l'invariance de certaines de ses propriétés physiques sous l'application de transformations spatio-temporelles ou, plus généralement, des transformations géométriques. L'invariance de propriétés physiques doit induire nécessairement des relations d'une nature nouvelle entre les variables du système. De telles relations doivent à leur tour révéler des lois plus profondes qui associent la géométrie du système aux lois de la nature. Ce raisonnement, bien qu'intuitif, nous invite à explorer plus en profondeur les relations qui pourraient exister entre les lois physiques et les propriétés géométriques de l'espace-temps.

Considérons une expérience de mécanique plus ou moins complexe observée simultanément par deux physiciens O et O' situés en des lieux différents tel que chacun d’eux choisit un référentiel dont il est l’origine.

Ils entreprennent de mesurer diverses grandeurs physiques et obtiennent des résultats numériques qui dans l’ensemble diffèrent. Cependant, les lois physiques qu’ils en tirent (à niveau de connaissance égal) sont identiques. Cette conclusion est triviale car nous savons tous que les lois de la nature ne doivent pas dépendre pas de l’emplacement des observateurs.

Mathématiquement, la différence entre les référentiels de O et O' selon le référentiel de l'expérience étudiée est le passage de l'un à l'autre dans un plan par une rotation une translation (cf. chapitre de Géométrie Euclidienne).

Le fait que les lois physiques sont indépendantes de la position de l'0observateur implique qu’elles ne varient pas après leur avoir appliqué une rotation et/ou une translation. Nous disons alors qu’elles sont "invariantes par rotation et par translation" ou encore qu’elles sont "symétriques par rotation et par translation".

Rappel : En géométrie le terme symétrie prend un sens plus général qui peut se définir comme suit : "transformation qui ne change ni la forme, ni les dimensions d'une figure". Nous pouvons remarquer que le sens courant du mot "symétrie" correspond à un cas particulier de symétrie au sens géométrique du terme, qui consiste à inverser les objets par rapport à un plan.

Remarque: En physique, la définition d'une symétrie est semblable à celle des mathématiciens mais s'applique aux lois de la nature et non plus aux figures géométriques. Ainsi une symétrie en physique est une transformation des variables du système - qui peuvent être des variables géométriques ou des variables plus abstraites - qui ne change pas la formulation des lois physiques.

Donnons une définition rigoureuse d’une symétrie en physique.

Soit un système S dont l’état évolue au cours du temps. Désignons l’état de S à l’instant t par S(t). A l’instant initial , S se trouve donc dans l’état . Considérons une transformation géométrique Tt, l’action de T sur le système S a pour effet de le transformer en un système tel qu'à l’instant , le transformé par T de est . qui agit en chaque point de l’espace et éventuellement du temps. En un instant

Définition: La transformation T est appelée une "symétrie physique" si le transformé par T du système S (ce qui donne S') évolue de la même façon que S, c'est-à-dire que si nous appliquons les lois de la mécanique sur pour connaître son état S'' en un instant postérieur t alors .

INVARIANcE PAR TRANSLATION DANS L'ESPACE

Considérons un système isolé constitué de n particules en interaction repérées par les vecteurs position . L’interaction de deux particules i,j dérive d’un potentiel (cf. chapitre de Mécanique Classique). Chaque particule est soumise à des forces résultant de l’interaction avec les autres particules. Pour une particule i donnée, la résultante de ces forces s'exprime selon la loi de Newton (voir chapitre de mécanique classique) :

  (43)

Appliquons au système la translation dans l’espace suivante :

  (44)

est un vecteur quelconque. Dire que la translation du système est une symétrie signifie que l’accélération et la force qui agit sur chaque particule sont inchangées après la transformation.

  (45)

Ce qui implique :

  (46)

Cette égalité doit être vraie quelle que soit la position des particules, donc quels que soient et . Il est clair que la seule manière de vérifier la dernière égalité dans ces conditions est d’égaler deux à deux les potentiels entre chaque particule j avec la particule i, c'est-à-dire :

  (47)

Les potentiels sont alors nécessairement (et c'est là, la puissance du théorème de Noether!) des fonctions de tel que :

  (48)

Dès lors, nous en déduisons que :

  (49)

Ce qui entraîne immédiatement que la résultante de toutes les forces appliquées aux particules du système est nulle et que donc la quantité de mouvement totale est conservée :

  (50)

L’invariance par translation de la loi de Newton entraîne donc nécessairement :

1. Le potentiel entre les particules d'un système isolé est une fonction de leur distance relative (cela se confirmera en astronomie lors de notre étude du champ de potentiel gravitationnel, ainsi qu'en électromagnétisme en ce qui concerne le potentiel électrostatique et les potentiel de Yukawa à symétrie sphérique en théorie quantique des champs).

2. La loi de l'égalité entre l'action et la réaction.

3. La conservation de la quantité de mouvement totale d'un système !

Conséquence du point (3) : l'origine de l'espace est inobservable (puisque la conservation de la quantité de mouvement est équivalente à l'invariance par translation dans l’espace)!

INVARIANcE PAR ROTATION DANS L'ESPACE

Imposons maintenant que les rotations autour d'un point fixe soient des symétries. Cette propriété doit être vraie quel que soit le point fixe considéré, notamment, si ce point fixe est précisément la position de l’une des particules du système. Il s'ensuit que le potentiel présente nécessairement une symétrie sphérique. Les forces agissant entre les particules sont donc colinéaires aux vecteurs qui les relient.

Le moment cinétique du système s'exprime comme suit (cf. chapitre de Mécanique Classique) :

  (51)

La dérivée par rapport au temps du moment cinétique total donne :

  (52)

Or le dernier terme peut s'écrire :

  (53)

Où les sont les forces internes au système des particules j agissant sur la particule i. L'avant dernière expression devient alors :

  (54)

Nous pouvons regrouper les termes et  deux à deux et de par la propriété du produit vectoriel nous avons nécessairement :

  (55)

Donc nous en concluons que le moment cinétique est donc conservé et la conservation du moment cinétique est donc équivalente à l'invariance par rotation.

Conséquence : il n'y a pas de direction privilégiée dans l’espace!

INVARIANcE PAR TRANSLATION DANS LE TEMPS

L'énergie totale du système est la somme de l'énergie cinétique de toutes les particules et de l'énergie potentielle résultant de l'interaction mutuelle des particules, soit sous la forme de la mécanique classique :

  (56)

Nous supposerons que le potentiel  ne varie pas avec le temps. Cette hypothèse se justifie de manière empirique par le constat que les potentiels observés dans la nature sont indépendants du temps. Calculons la dérivée de l'énergie par rapport au temps :

  (57)

Donc nous en concluons que l’énergie totale du système est donc une constante!

Quelle est la grandeur mécanique invariante par translation revient donc à se demander quelles sont les grandeurs mathématiques qui sont inchangées lorsque nous leur appliquons une translation. Il en existe deux : les scalaires et les vecteurs.

Intuitivement, un scalaire est assimilé à un nombre réel (cf. chapitre sur les Nombres). Or, en mécanique, les nombres réels que nous pouvons construire le sont à l'aide de grandeurs vectorielles comme le vecteur position, la vitesse, etc. Pour qu'un tel nombre réel ait le statut de scalaire il doit être indépendant de l'espace. Ainsi, une vecteur position ne peut manifestement être considéré comme un scalaire. L'énergie de la particule est un nombre réel mais n'est pas un scalaire car elle dépend explicitement, dans sa formulation, de la position de la particule dans l’espace au travers de l'énergie potentielle.

De la même façon, un vecteur n'est pas seulement un être mathématique possédant des composantes dans une base. Pour jouir du statut de vecteur, une entité mathématique doit se transformer de la même manière que les vecteurs de base de l'espace vectoriel. Selon cette définition, le moment cinétique n'est pas un vrai vecteur car, étant la composition par produit vectoriel de deux vecteurs, il ne se transforme pas comme les vecteurs de base. D'un point de vue mathématique il s’agit un pseudo-vecteur (voir chapitre de calcul vectoriel).

Le seul vrai vecteur qui reste est la quantité de mouvement car il est construit à l’aide de la dérivée du vecteur position qui est, bien évidemment, un vrai vecteur. Nous en déduisons que la seule grandeur susceptible d'être conservée par translation est la quantité de mouvement totale du système.

Par un raisonnement analogue au précédent, il est possible de supposer quelle grandeur pourrait être invariante par rotation. Sachant que seuls les scalaires et certains pseudo-vecteurs sont effectivement invariants par rotation, nous en concluons que la seule grandeur susceptible d'être conservée lors de rotations est le moment cinétique total du système.

Enfin, toujours par le même raisonnement, l’invariance des lois de la mécanique par déplacement dans le temps, revient à rechercher les grandeurs conservées par une translation dans le temps. Ces grandeurs sont les vrais scalaires et les vecteurs sur la droite du temps. Aucune grandeur mécanique ne peut être assimilée à un vecteur sur la droite du temps. En revanche, l'énergie est bien un scalaire invariant par translation dans le temps puisque l’énergie potentielle est par hypothèse indépendante du temps. L'invariance des lois de la mécanique par déplacement dans le temps laisse donc supposer intuitivement la conservation de l'énergie.

Ces raisonnements ne peuvent évidemment faire office de démonstration mais ils mettent en évidence une relation étroite entre la géométrie et les propriétés d'invariance d'un système.

THéorème de noether

Soit L le lagrangien (cf. chapitre de Mécanique Analytique) d'un système représenté par les 2n dans l'espace de configuration. Supposons que ce système est invariant par la transformation infinitésimale suivante : coordonnées généralisées

  (58)

s est un paramètre réel et continu et pour lequel nous avons :

  (59)

La fonction agit continûment sur le chemin variationnel selon la démarche intellectuelle qui sera énoncée en mécanique analytique.

Supposons que les fonctions sont solutions des équations de Lagrange (ce que démontrerons en Mécanique Analytique). D'après nos hypothèses les fonctions (définies) :

  (60)

sont dès lors nécessairement également solutions des équations de Lagrange, ce qui se traduit par (nous omettrons l'indication de la somme par la suite afin d'alléger la lecture!) :

  (61)

D'autre part, par hypothèse, le lagrangien est invariant pour les transformations du type de celles décrites par . Il s’ensuit que sa dérivée par rapport au paramètre s est nécessairement nulle :

  (62)

Et nous démontrerons par ailleurs aussi en Mécanique Analytique (sous forme d'intégrale comme étant nulle) la relation :

  (63)

ce qui peut finalement s'écrire :

  (64)

mais nous avons aussi de par l'équation d'Euler-Lagrange (cf. chapitre de Mécanique Analytique):

  (65)

Nous obtenons alors :

  (66)

Donc la grandeur est une constante du mouvement ! Le théorème de Noether s'énonce alors ainsi :

Soit un système ayant un lagrangien auquel nous appliquons une transformation infinitésimale , où s est un paramètre réel et continu. Alors il existe une constante du mouvement notée  dont l'expression est donnée par :

  (67)

Appliquons le théorème de Noether aux cas étudiés précédemment. Fixons un référentiel arbitraire Ola base orthonormée de ce référentiel. Considérons un système constitué de n particules repérées dans O par leur vecteur position . Le lagrangien de ce système est alors bien évidemment , où distingue les composantes spatiales des vecteurs . cartésien. Notons

Supposons maintenant que le système soit invariant par translation de longueur s le long de l'axe x. La translation le long de cet axe s'écrit comme suit :

  (68)

La constante du mouvement donnée par application du théorème de Noether est alors :

  (69)

Nous définirons par ailleurs en mécanique analytique comme étant le moment conjugué . Nous en déduisons dès lors que la quantité conservée est : , c'est-à-dire la quantité de mouvement totale du système le long de l’axe x !!!

En procédant de même avec les autres axes, nous démontrerions aisément la conservation de la quantité de mouvement totale le long des axes pour ceux-ci, ce qui nous permet de conclure que dans le cas général d’une translation infinitésimale la grandeur conservée est la quantité de mouvement totale du système.

Supposons maintenant que le système soit invariant par rotation d’une angle infinitésimal s autour de l'axe z. Cette rotation s'écrit :

  (70)

La dérivée de par rapport à s donne :

  (71)

En remarquant encore une fois que , la grandeur conservée obtenue par application du théorème de Noether est alors :

  (72)

et nous avons démontré dans le chapitre de Calcul Vectoriel que :

  (73)

ce qui nous amène à écrire :

  (74)

On montrerait de la même façon que l'invariance du lagrangien sous les rotations selon les autres axes ce qui conduit à la conservation des composantes suivant ces axes du moment cinétique total du système.

En conclusion, nous avons mis en évidence trois lectures différentes des lois de la physique :

Observation

Loi de conservation

Signification physique

Invariance des lois de la physique par translation

Conservation de la quantité de mouvement

Homogénéité de l’espace : l’espace présente les mêmes propriétés en tous points

Invariance des lois de la physique par rotation

Conservation du moment cinétique

Isotropie de l’espace : l’espace présente les mêmes propriétés dans toutes les directions

Invariance des lois de la physique par déplacement dans le temps

Conservation de l’énergie

Homogénéité du temps : les lois de la nature ne varient pas dans le temps

  (75)

Autrement dit, l'Univers serait :

P1. Homogène (pas d’origine de temps, ou d’espace, privilégiée)

P2. Isotrope (pas de direction privilégiée).

PRINCIPE DE CURIE

Le principe de Curie (que nous devons à Pierre Curie) découle un peu intuitivement du théorème de Noether et s'énonce ainsi :

Si une cause présente une certaine symétrie ou invariance, alors son effet aura la même symétrie (ou la même invariance), ou une symétrie supérieure, à condition toutefois que la solution du problème soit unique.

Remarque: A noter que les éléments de symétrie agissent sur les directions des grandeurs vectorielles, tandis que les invariances agissent sur les variables dont dépendent ces grandeurs.

Exemple:

Conservation de l'énergie/invariance par translation dans le temps, conservation de la quantité de mouvement/invariance par translation dans l’espace, conservation du moment cinétique/invariance par rotation dans l’espace tel que nous l'avons démontré lors de notre étude du théorème de Noether.

Ainsi, dans un espace homogène et isotrope, si nous faisons subir une transformation géométrique à un système physique susceptible de créer certains effets (forces, champs), alors ces effets subissent les mêmes transformations.

Autrement dit, si un système physique S possède un certain degré de symétrie, nous pourrons alors déduire les effets créés par ce système en un point à partir des effets en un autre point.

Voici les six propriétés de symétrie découlant du principe de Curie :

P1. Invariance par translation : si S est invariant dans toute translation parallèle à un axe, les effets sont indépendants des coordonnées de cet axe (l'intérêt étant alors de travailler en coordonnées cartésiennes).

P2. Symétrie axiale : si S est invariant dans toute rotation autour d'un axe donné, alors ses effets exprimés ne dépendent pas de l'angle qui définit la rotation (l'intérêt étant alors de travailler en coordonnées cylindriques).

P3. Symétrie cylindrique : si S est invariant par translation et rotation, alors ses effets ne dépendent que de la distance à l'axe de rotation (l'intérêt étant alors aussi de travailler en coordonnées cylindriques).

P4. Symétrique sphérique : si S est invariant dans toute rotation autour d'un point fixe, alors ses effets ne dépendent que de la distance à ce point fixe (l'intérêt étant alors de travailler en coordonnées sphériques).

P5. Plan de symétrie : si S admet un plan de symétrie, alors en tout point de ce plan :

- un effet à caractère vectoriel est contenu dans le plan

- un effet à caractère pseudo-vectoriel (voir le chapitre de calcul vectoriel pour voir la définiton d'un pseudo-vecteur) lui est perpendiculaire

P6. Plan d'anti-symétrie : si, par symétrie par rapport à un plan, S est transformé en -S alors en tout point de ce plan :

- un effet à caractère vectoriel est perpendiculaire au plan

- un effet à caractère pseudo-vectoriel est contenu dans ce plan

La symétrie est fondamentale dans les sciences quelles que soient les disciplines. La symétrie est partout. Elle permet de décrire de manière précise de nombreux systèmes, de clarifier et de simplifier l'étude de leurs propriétés. Des résultats très importants peuvent ainsi être prédits de manière rigoureuse sans que l'on ait à faire appel à des théories mathématiques sophistiquées.

espaces ponctuels

L'étude des phénomènes physiques recourt dans un premier temps à leur représentation dans l'espace de la géométrie classique euclidienne à une dimension temporelle et à un nombre quelconque de dimensions spatiales. 

Les vecteurs que nous avons étudié dans le chapitre de calcul vectoriel (tenseurs d'ordre 1) et les tenseurs (d'ordre quelconque) que nous avons aussi étudié dans le chapitre de calcul tensoriel peuvent comme nous avons en déjà fait mention, êtres utilisés pour relier chacun des points de l'espace-temps à un référentiel et former ainsi des champs de vecteurs ou/et de tenseurs. Cet état de fait mathématique, nécessite la définition mathématique d'espaces formés de points ou également appelés "espaces ponctuels".

La définition précise d'espace vectoriel ponctuel que nous allons faire sera construite à partir de la notion d'espace vectoriel que nous avons vu dans le chapitre de Calcul Vectoriel (voir section d'algèbre)

Voyons tout d'abord l'exemple particulier de l'espace ponctuel formé par des triplets de nombres qui est issu directement de l'espace géométrique classique à trois dimensions.

Ainsi, donnons-nous des triplets de nombres notés:

  (76)

etc… Appelons  l'ensemble de tous les éléments {A,B,...} formés par des triplets de nombres. À tout couple (A,B) de deux éléments de , pris dans cet ordre, nous pouvons faire correspondre un vecteur , appartenant à un espace vectoriel  espace vectoriel , noté géométriquement , en définissant celui-ci par un triplet de nombres tel que (nous utilisons la notation indicielle vue dans le chapitre calcul tensoriel) :

  (77)

avec . Nous avons donc:

  (78)

Si nous définissons par rapport à cet élément l'addition et la multiplication par un scalaire, nous nous retrouvons comme nous l'avons déjà vu en théorie des ensembles avec une structure d'espace vectoriel.

La correspondance que nous établissons ainsi, entre tout couple (A,B) de deux éléments de  et un vecteur d'un espace vectoriel , vérifie manifestement les propriétés suivantes :

P1.

P2. Associativité par rapport à l'addition:

P3. Si O est un élément arbitraire choisi dans , à tout vecteur  de , il correspond un point M et un seul tel que .

Lorsque nous avons muni l'ensemble  de cette loi de correspondance avec , vérifiant les trois propriétés précédentes, nous disons que l'ensemble des triplets de nombres constitue un "espace ponctuel", noté . Les éléments de  sont alors appelés des "points".

L'espace ponctuel  se confond en tant qu'ensemble d'éléments avec l'ensemble  mais il s'en distingue en tant qu'espace ponctuel qui constitue un ensemble structuré par la loi de correspondance que nous nous donnons. De même, les espaces  et  sont distincts par suite de leur structure différente et nous pouvons établir une distinction entre les éléments de chacun des espaces. Nous disons que  constitue le support des espaces  et .

Nous pouvons bien évidemment généraliser le support à . Ainsi,  muni de la structure d'espace vectoriel que nous avons définie précédemment constitue un espace ponctuel à n dimensions que nous noterons . Les éléments de  étant appelés des "points".

L'espace vectoriel  est appelé "l'espace associé" à . Lorsque l'espace vectoriel associé est un espace pré-euclidien (muni du produit scalaire), nous disons alors que  est un "espace ponctuel pré-euclidien".

Considérons un point O quelconque d'un espace ponctuel pré-euclidien  et une base  de l'espace vectoriel associé

Définitions:

D1. Nous appelons "repère de l'espace" l'ensemble constitué par les éléments O (origine) et de la base . Ce genre de repère est noté : 

  (79)

ou encore simplement :

  (80)

D2. Les "coordonnées" d'un point M d'un espace ponctuel pré-euclidien , par rapport au repère , sont les composantes (contravariantes)  du vecteur  de l'espace  par rapport à la base .

Soient deux points M et M' de  définis par leurs coordonnées respectives  et , nous avons:

  (81)

En utilisant les propriétés P1 et P2 données précédemment :

  (82)

Nous en déduisons que les composantes du vecteur , par rapport à la base , sont les n quantités , différences des coordonnées des points M et M'.

Soient  et deux repères quelconques de liés entre eux par les relations générales (cf. chapitres de Calcul Tensoriel et d'Algèbre Linéaire) :

 et   (83)

Cherchons les relations entre les coordonnées d'un point M de  par rapport à ces deux repères. Pour cela, exprimons les vecteurs  et  sur chacune des bases de :

  (84)

ainsi que les vecteurs  et , soit:

  (85)

Nous avons d'autre part:

  (86)

Identifiant ce résultat par rapport au vecteur  dans l'expressions de , nous avons:

  (87)

En de façon analogue:

  (88)

Ces deux relations sont plus que pratiques en physique où nous avons souvent à considérer un référentiel dans un repère (ainsi nous pouvons exprimer la position d'un point depuis l'un ou l'autre repère en usant de ces deux relations).

Considérons maintenant un espace ponctuel pré-euclidien ainsi que M et M' deux points de cet espace. Nous avons démontré lors de notre étude de la topologie (cf. chapitre de Topologie), que la norme du vecteur MM' est une mesure possible de la distance entre M et M' . Nous avons donc :

  (89)

Si les deux points M et M'  ont respectivement pour coordonnées  et ,  par rapport à un repère , nous savons que nous avons :

  (90)

La norme au carré est donc donnée comme nous l'avons vu lors de notre étude du calcul tensoriel (cf. chapitre de Calcul Tensoriel) par la relation:

  (91)

Si le point M' est infiniment proche du point M, ses coordonnées sont notées  et le vecteur  a pour composantes les quantiques .

Si nous notons ds la distance entre les points M et M' . La relation précédente donne l'expression du carré de la distance entre ces points sous la forme:

  (92)

Rappelons également (cf. chapitre de Calcul Tensoriel) que pour un espace ponctuel pré-euclidien où les vecteurs de base  sont donc orthonormés, nous avons:

  (93)

et l'expression de la distance devient alors :

  (94)

Nous obtenons ainsi un expression qui généralise, à n dimensions, le carré de la distance élémentaire, par rapport à un repère cartésien orthonormé, dans l'espace de le géométrie classique (euclidienne).

Les vecteurs de la physique sont généralement des fonctions de une ou plusieurs variables, celles-ci pouvant être des variables d'espace ou du temps. Lorsque à un point M d'un espace ponctuel , nous attachons un tenseur, défini par ses composantes par rapport à un repère , nous dirons que nous nous sommes donnés un "champ de tenseurs" (le champs de tenseur d'ordre 1 étant des champs vectoriels).

Pour des vecteurs à n dimensions, la notion de dérivée d'un vecteur à trois dimensions se généralise et nous obtenons toutes les relations classiques relatives aux dérivées.

Considérons ainsi un vecteur  appartenant à un espace pré-euclidien  dont les composantes, sur une base , sont des fonctions d'un paramètre quelconque . Nous noterons ce vecteur  et nous aurons:

  (95)

Par définition, la dérivée du vecteur  par rapport à la composante  est un vecteur noté:

  (96)

selon la notation utilisée par les mathématiciens. Ou :

  (97)

selon la notation abrégée des physiciens. Ou encore:

  (98)

selon l'humeur du physicien. Ou encore :

  (99)

si nous respectons les écritures…

Dans ce site, nous basculons d'une notation à l'autre sans préavis en fonction de l'envie de simplifier les écritures (il faudra s'y faire..).

Etant donné que nous faisons actuellement plus de la mathématique que de la physique, nous noterons:

  (100)

En rappelant (cf. chapitre de Calcul Différentiel Et Intégral) que la différentielle est donnée par:

  (101)

Les différentes expressions de dérivations des vecteurs à trois dimensions relatives à la somme de vecteurs, au produit par un scalaire de deux vecteurs, sont aisément transposables aux vecteurs à n dimensions.

Si un vecteur  de  dépend de plusieurs paramètres indépendants, , la dérivée partielle du vecteur  par rapport à la variable , par exemple, est un vecteur noté:

 ou   (102)

dont les composantes sont les dérivées partielles des composantes de , soit:

  (103)

La différentielle totale du vecteur  s'écrivant (cf. chapitre de Calcul Différentiel Et Intégral):

  (104)

Considérons maintenant un espace vectoriel pré-euclidien  associé à un espace ponctuel . Dans un repère  tout point M de  est associé à un vecteur  de  tel que . Si le vecteur  dépend d'un paramètre  et admet une dérivée , il en est de même alors pour .

Montrons que le vecteur dérivé  ne dépend pas du point origine O (statique) mais seulement du point M considéré. En effet, si O' est un autre point origine, nous avons:

  (105)

et puisque le vecteur  est fixe et ne dépend pas de , nous avons:

  (106)

d'où:

  (107)

Nous pouvons donc noter la dérivée du vecteur  en mentionnant seulement le point M et nous écrirons:

  (108)

La différentielle de  s'écrit alors:

  (109)

Si un point M de  est associé, par rapport à un repère  à un vecteur , les dérivées partielles de  ne dépendront que du point M et nous écrirons, par exemple:

  (110)

Afin d'alléger les expressions des dérivées partielles totales des  fonctions dépendantes de n variables, nous utilisons quand le contexte s'y prête, les notations indicielles suivantes. Si  est une fonction des n variables , nous noterons les dérivées partielles sous la forme:

  (111)

Les dérivées secondes par rapport aux variables  et  s'écriront:

  (112)

Lorsque  est un vecteur tel que , dont les composantes sont des fonctions de n variables , soit:

  (113)

les dérivées partielles du vecteur seront notées, en utilisant la convention de sommation:

  (114)

Le concept d'espace ponctuel étant maintenant introduit, nous pouvons maintenant passer à l'étude du formalisme lagrangien et la détermination de la formulation mathématique du principe de moindre action (voir chapitre suivant).


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